Nous avons comme tout le monde changé d’année. Les cuisiniers nous ont de nouveau préparé un bon repas pour fêter le passage à 2022. Ici pas de geste barrière car nous sommes en vase clos avec peu de contact avec l’extérieur. Des règles de sécurité strictes sont appliquées lorsque des avions atterrissent et nous avons tous subi une quatorzaine stricte.
Le travail a vite repris pour continuer le travail. Le mois de janvier indique souvent la fin de campagne d’été. Nous commençons avec un collègue de l’IGE les tests sur les manchons. Ils seront utilisés l’année prochaine sur un raid scientifique. Il sera descendu, une fois la carotte de glace forée, dans le trou de forage pour isoler le font du trou de l’atmosphère. Une fois en place, il sera gonflé, les parois du manchon adhèreront aux parois du trou ce qui assurera l’étanchéité.
Ce système a déjà été utilisé et présentait des fuites au niveau des connecteurs, nous avons donc apporté des modifications et réalisons maintenant différents tests pour valider le système. Afin de se rapprocher au maximum des conditions de terrain, nous réalisons des tests à différentes températures. Tout d’abord dans la tranchée froide à -35°C puis dans la cave EPICA à – 55°C ou sont conservées les carottes de glace du forage EPICA.
Mon départ était initialement prévu le 16 janvier sur la rotation R2 de l’Astrolabe mais les tests n’étant pas fini, mon départ est repoussé à la rotation R3 (début février). L’avion a emmené 10 passagers ce qui nous fait prendre conscience que la campagne est bientôt terminée. Nous devons également préparer les caisses qui doivent être renvoyer en France ainsi que celles utiles pour le raid de l’année prochaine qui débutera dès le début de campagne. L’ensemble de ces caisses redescendent à la cote par le second raid qui est arrivé le 17 janvier et reparti le 20 janvier. L’ensemble de la base était réquisitionné pour aider au déchargement de la nourriture et des boissons nécessaires pour l’hivernage et la campagne d’été prochaine.
La fin de la campagne se fait maintenant ressentir. Un gros départ vient d’avoir lieu, direction la base de Casey puis Hobart. Nous sommes maintenant 34 sur la base. Nous attendons nous aussi notre vol qui nous ramènera sur la cote. En attendant, avec Julien, l’hivernant glacio français, nous faisons des tests de piégeage de flocons de neige. Nous montons donc sur le toit de la station et attendons que les flocons tombent dans notre becher, rempli d’une solution permettant de garder les flocons intacts. Malheureusement à Concordia il ne neige que très peu, il est donc difficile de piéger les flocons. Nous faisons donc des tests avec de la neige de surface.
La date de départ est maintenant annoncée, nous préparons nos sacs, les étiquetons, rendons notre radio. Finalement le vol est retardé pour cause de mauvaise météo à DDU. Nous devons donc attendre une journée de plus, juste le temps de finir les dernière cartes postales. Nous partirons donc normalement demain pour DDU. Nous ne resterons qu’un jour sur place. Nous espérons tous ne pas être directement déposés sur le bateau sans possibilité d’aller sur la base car nous souhaitons tous observer les manchots Adélie (à cette époque de l’année les manchots empereurs sont déjà partis en mer).