Nous avons comme tout le monde changé d’année. Les cuisiniers nous ont de nouveau préparé un bon repas pour fêter le passage à 2022. Ici pas de geste barrière car nous sommes en vase clos avec peu de contact avec l’extérieur. Des règles de sécurité strictes sont appliquées lorsque des avions atterrissent et nous avons tous subi une quatorzaine stricte.

Mon voyage en Antarctique a commencé le 11 novembre 2021, lorsque j’ai pris l’avion de Norvège pour Paris afin de passer une semaine avec ma famille et mes amis avant le départ. Une semaine plus tard, j’étais de retour à Paris pour prendre l’avion qui m’amènerait à Hobart, en Tasmanie, en Australie.

Il a fallu 3 vols, comprenant 2 stops à Singapour et Melbourne, 17 000 km en tout et plus de 30 heures de voyage pour enfin arriver à destination … Quoique, pas tout à fait… mais c’était déjà un grand premier pas vers le continent blanc, ma destination finale.

Je me rends en Antarctique pour une mission de terrain dans le cadre de ma thèse. Je séjournerai dans les deux stations de recherche Dumont d’Urville et Concordia pour installer et entretenir des instruments de mesure des isotopes de l’eau dans l’atmosphère polaire et pour collecter des échantillons de neige afin d’étudier les échanges d’isotopes de l’eau entre l’atmosphère et le manteau neigeux pendant les cycles diurnes. Ces données seront utilisées pour mieux comprendre la dynamique du cycle de l’eau en Antarctique et le signal climatique contenu dans la neige.

Le raid est maintenant reparti, nous les avons accompagnés sur quelques kilomètres pour leur dire au revoir. Ils reviendront mi-janvier avec la nourriture pour les hivernants, leurs malles, le fioul et du matériel pour les travaux divers qui seront effectués pendant l’hivernage. Ils redescendront en autre, les déchets, les caisses scientifiques et les échantillons prélevés pendant l’hivernage et la campagne d’été.

Même en mission en antartic, on se prépare à fêter Noël

Le travail se poursuit sur la base. Nous avons placé les lignes de prélèvement dans des gaines plastiques afin de les protéger entre le shelter ou le système de pompage et situé et les deux trous de forage . Les lignes sont ensuite descendues dans les trous (3 lignes par trou à différentes profondeurs) et les trous sont rebouchés à l’aide de billes de verre inertes.

J’ai quitté la France le samedi 23 octobre avec deux collègues de l’IGE. Après deux vols successifs (Paris-Singapour, Singapour-Christchurch), nous avons rejoint la Nouvelle-Zélande pour effectuer quatorze jours d’isolement dans un hôtel à Christchurch. Notre quotidien était rythmé par les promenades (sous surveillance militaire), les appels aux proches, les quelques activités possibles ( séries, lecture, sport dans la chambre) mais aussi les tests PCR, les appels quotidiens de l’infirmière (vérification de l’absence de symptôme COVID) et bien sur les repas.

Nous avons pu décoller à bord d’un C130 le mardi 9 novembre en direction de l’Antarctique.